La belle et la bête

Publié le par Gregor

Ô long fantôme pale, je marche entouré de pétales
Les reflets de mes rêves, sont ton air que j’inhale
Et si mes larmes coulent le long de mes joues
C’est que tu me délivres, mais que je reste en joue

Piégé, tu sais qu’ils m’ont enfermé, qui ?
Peut-être un autre moi-même, aussi
Et puis j’implore que tu m’évades d’ici
Mon cœur, mon amour, ma nostalgie

Cette musique infinie, au roulement des nuages
Où tant de gens ont dit : tant pis je reste ici
Cette mémoire enfouie, de miracles et d’images
Où tant de gens ont dit, Ca y’est enfin j’y suis

Pour qui hélas, combien de temps hélas
Faudra-t-il qu’on s’agenouille pour ne pas perdre sa place ?
Faudra t’il qu’on se vende, aux marchands d’horreur 
Par peur, par crainte de perdre, de ne pas être des leurs ?

Ce que j’avais de plus précieux, je l’ai donné
En pâture au monstre froid des damnés
Pour ne pas perdre j’ai tout abandonné
Personne n’est venu me chercher

Longtemps j’ai parlé aux oiseaux
De cette fille que j’avais aimée
Rien n’était tendre comme l’eau
Du petit ruisseau que je suivais

Alors, je croyais que les fées
S'étaient penchées sur mon berceau
Et qu’il viendrait, le joli mois d’aimer
Dans un sourire aimable, qui me rendrait beau

Et si tu es venue, n’est-ce pas un peu pour cela ?
Quel est donc ce livre que tu as ouvert en moi ?
Piégés dans un bocal de cristal
Tombent, tombent les pétales…

Publié dans Poésies

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G
<br /> Merci, d'autant que nous avons eu avec ma mère une longue discussion, sur la mélancolie, la nostalgie... Elle m'expliquait que certaines personnes estimaient que ce genre de sentiments étaient<br /> mauvais, obscurs. Qu'ils voyaient tout retour su soi, comme quelque chose de déprimant. Alors que nous autres, avons besoin de notre mélancolie, nostalgie, retour sur ce qu'on est, sur ce que l'on<br /> a aimé, afin de retrouver notre tendresse. Pour ce genre de choses, j'ai comment dire, un manque cruel d'expérience du sentiment des gens qui évitent cette forme de poésie de la vie.<br /> Du coup je commets des erreurs, en croyant bien faire, j'évoque à des personnes des sentiments qu'ils ignorent, et essayent de fuir, et ils se font des soucis pour moi, cela leur semble un état<br /> "maladif".<br /> Ma mère m'a dit une phrase très juste, quand nous sommes mélancolique, nous avons une tendresse, que l'on aime notre entourage, nous sommes faible, on cherche à donner de nous même, on cherche à<br /> faire comprendre, à quel point ceux que l'on aime compte pour nous, à quel point dans notre mélancolie, on prend soin d'eux, et comme tout cela embelli le quotidien. A ces moments particuliers,<br /> elle opposait l'autre penchant de son caractère qui donne une impulsion, à d'autres moments on n'en peut plus de devoir supporter son entourage, il nous énerve, nous irrite, et dans ces moments on<br /> bouscule et on essai de faire bouger les choses, ce sont des moments où l'on se sent fort, et où on risque notre amour pour les autres, en se disant, qu'importe qu'ils soient d'accord, cette<br /> situation n'est plus acceptable, si ils sont pas content c'est pareil, ou je me casse, ou d'ailleurs ils dégagent ! Allez ouste !<br /> Evidement c'est deux états, qui font comme des cycles en nous, sont tous les deux trop radicaux, je crois que l'esprit est ainsi, la nature également, des cycles, des saisons, bref à quoi bon<br /> lutter pour essayer d'éprouver des sentiments constants ?<br /> <br /> <br />
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T
<br /> c'est un très poignant poème Grégor que tu nous livres !! merci de participer si intensément en croquant de forts jolis mots ! bravo !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Non je ne connais pas l'oulipo, mais Nietzsche a déjà beaucoup dit sur ce sujet, a vrai dire, il a écumé pas mal de sujets, et c'est une excellente nouvelle qu'il y'ai certaines de ces idées qui se<br /> développent enfin...<br /> <br /> je le cite :<br /> <br /> La plus part des des penseurs et des savants l'ignorent, faute d'en avoir aucune expérience, et si on leur en parlait elle leur paraîtrait invraisemblable. Ils se représentent toute nécessité comme<br /> une contrainte, une pénible obéissance et une coercition ( def: action de contraindre); la pensée même est à leurs yeux quelque chose de lent, d'hésitant, presque un labeur, assez souvent " digne<br /> de la sueur des nobles savants ", mais nullement quelque chose de léger, de divin, de très proche parent de la danse et de la folle gaité.<br /> Les artistes ont peut être ici un flair plus délicat : ils savent trop bien que c'est précisément lorsque la nécessité, et non plus l'arbitraire, conduit leur oeuvre, que leur sentiment de liberté,<br /> de subtilité, de toute puissance, de création, de maitrise, qui fait d'eux des démiurges (def: nom donné à Platon au créateur de l'univers), atteint son apogée; alors, pour eux, la nécessité et la<br /> "liberté de la volonté" ne font qu'un !!<br /> <br /> J'irai voir ce l'oulipo... merci<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Cher Grégor, il me semble que tu fais le forcing. Tu es capable de te plier au sujet proposé et d'en faire jaillir un poème. Tu connais l"oulipo"? Ou la contrainte comme possibilité de liberté.<br /> <br /> <br />
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