Vivre en ville
Mais qu'y a-t-il derrière ces rues si colorées
Les joies signifiées, et les foules enchantées
On peut y lire les décors de tant de vies exemplaires
On peut y frire nos envies en mille exemplaires
Mais que voit-on le long des grandes villes
Des yeux exorbités fixant l’impossible :
Un manteau pour l’hiver
Le baiser d’un être cher.
Enivrés d’amertume et de rosé si aigre
Que leur bile fume et vire au vinaigre
Des milliers d’âmes isolées qui se confondent
En essayant de vivre comme tout le monde
Et se martyrisent pour être à la bonne page
Des images : triste paysage sans nuage
Des mirages : tristes naufrages
Mais vers quel point ce monde se mire
J’ai vu tant de ces satires
Assoiffés comme des vampires
Pour quelques mots d’amours
Qu’ils se querellent comme des vautours
Ils n’ont pas honte de se parer
De fourrures encore ensanglantées
Je hais ces snobs, mal éduqués
Souvent mal lunés
Et les boutiques se font du fric
Quand les sentiments deviennent ennemi public
Il n’y a que les bourgeoises pour maquiller leurs sentiments
Parfumer leurs trouducs et rêver d’un briguant
Effrayées jusqu'à s’eccorcher les rides
La mort est tabou, l’amour est livide
Et l’on juge ce qu’on ne connaît pas
On se méfie quand on ne reconnaît pas
On théorise un peu tout ça
Et puis le reste ça va de soi
Où sont passées les montgolfières
Et nos rires d’enfants qui s’élévent dans l’air
On est amer de certitudes
Malade en mer sans altitude