Larmes du monde

Publié le par Gregor

Larmes du monde vous verriez dans mon âme si j’étais félon,
La tristesse, la souffrance, ne peuvent être là, sans raison,
Elles donnent aux yeux la clarté et la vision de l’éclair,
Ou bien la mort, ou l’abandon, plus que les vaines prières,

Remettez-vous, en vous-mêmes, mon cœur est en décomposition,
Il nage dans un ballet, d’air, de vent, de nuages brulants,
Les soirs se penchent, le plaisir de la cruauté, l’amour déchiré,
En nous vastes collines, je vois l’homme marcher seul….

Tout le monde immense est dévasté, comme aux confins des temps,
Est-ce notre vie, mon cœur, ma belle, que nous avons renversée,
Trop pressés par la fin, obsédés par l’envie, de vivre notre vie…
Dis-moi ange que j’ai vu passer, me renverras-tu les couleurs ?

Ou devrai-je songer seul, accoudé à des banquets, sans y être convié,
À manger des aliments sans musicalité, où tout l’air du monde s’est vidé,
Drôles de notions, où l’hypocrisie des hommes n’a plus d’attache,
Je n’est plus qu’un feu de paille, dont l’horizon a volé l’espace….

Il est devin sans fond, libéré de sa lourde carcasse,
La honte, les tâches des autres sur notre pauvre masse,
Voilà qui envole les atomes au-delà des branches,
Et ton regard en feu demande que je te rebranche,

Mais ne questionne plus, laisse le vent caresser tes cheveux,
Non ! Suspends le doute, et laisse briller toute ta folie,
Non ! Pas celle-là qui feint, et vogue encore sur la crinière de tes rois,
Prends et porte toi-même ta soi-disant lourde et pénible croix,

Mais vrai, de ce que je connais, tu es foutu d’avance,
Condamné à errer infiniment dans le désert des hommes,
À vouloir consoler ce qui est inconsolable,
Personne n’aime ce que tu aimes, en et hors de toi…

Quand on est libre de ses choix, on est convié à l’effroi,
Et tout ce cinéma sur la liberté, tous ces prétendus libérateurs,
Qu’ont-ils fait de plus, quand les feux se sont couchés ?
Et les hommes rendus à leurs Dieux et à leurs maitres ?

Ils se sont retournés désabusés, et ont erré sur la terre,
Et ils errent encore quelque part, entre ici et ailleurs,
Ils peuplent les villes comme on jardine les cimetières,
c'est pour ça que je suis malade, mon cœur.

Publié dans Poésies

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