15 jours !

Publié le par Gregor

Une copine, jolie, 15 jours, histoire de poux, de Lautrec, de non alcool, et d’océan. Bref, pleins d’images déliées, une amourette d’été, quelques jolies photos, des souvenirs dans les poches, mes pauvres mains qui tremblent. Quelques envies nouvelles, aussi, mais séparées d’elle, maintenant, il me faut une béquille, ou je tombe dans le néant. Enfin, j’ai l’habitude, et j’ai moins peur du vide, je sais qu’on ne crève pas si facilement, malheureusement… En ce moment je fais ce qu’il faut au niveau des cigarettes. Mais je ne suis pas sûr que ça réussisse, j’ai un bon souffle, un cœur solide, bref, c’est pas demain la veille qu’on me foutra enfin la paix. Là, j’ai un coup de mou, faut que je picole, heureusement mes pots m’ont concocté une joyeuse tontonade, il ne me tarde pas le retour à la maison, ça fait vraiment trop longtemps que je rentre seul, en essayant d’avoir l’air du type qu’on attend chez lui, qui a rendez-vous avec sa chérie, ou qui réfléchit à celle qu’il va rappeler parmi ses nouvelles prétendantes. Putain de pont Saint Pierre ! Rien que d’y penser j’ai des vertiges, je veux plus jamais être célibataire. Il me faut un réservoir de filles, un tas de petites salopes choppable à volonté, un genre de stock, comme on dit dans le commerce. Je calcule la durée moyenne de mes relations 12 h approximativement, heureusement que la dernière a duré 15 jours ça rattrape un peu toutes celles qui ont durée trois quarts d’heure. En suite je définis un genre de roulement, si je veux être occupé au moins 4 nuits par semaine, ça fait beaucoup de boulot. Il faut que je me mette en arrêt maladie, je n'aurai jamais le temps. Après tout c’est bien plus grave qu’une grippe, ou qu’un cancer des poumons, et potentiellement le sexe augmente carrément ma productivité, tandis qu’un cancéreux qui se retape travaille rarement mieux. Moi j’accepte volontiers de faire un tas d’idioties, en me disant, « cause toujours Ducon, ce soir ta sœur me suce, et je m’essuie sur ton oreiller ». Le genre de trips que je me tape, quand un connard me persécute, mais que je ne peux pas avoir si je ne suis pas actif sexuellement. Enfin, comme d’habitude je suis dans la merde jusqu’à l’os, personne ne m’aime, et je fais le malin, car après tout, c’est plus drôle, et quand on a rien à faire, rien à gagner, rien à espérer, et ben on se marre, ça détend les nerfs. Les autres ne comprennent pas plus notre humour, que notre amour, et que rien d’autre qui se démarque de la couleur de notre slip, on ne leur a pas appris à parler, ils baragouinent, ils épiloguent, ils se questionnent, ils démontrent, bref, de pauvres homo sapiens deux fois, emmerdants et dénués d’intérêt, et quand je me dis que je vais devoir vivre tout le restant de ma vie avec ces ahuris, ça me file vraiment le cafard. Je me demande où sont passés mes semblables, ces êtres pensants comme dirait l’autre, ils ont du trouver un moyen de se barrer de cette planète, ils m’ont oublié, et je dois me farcir ces tarés de terriens. C’est sur qu’ils sont tous fous, comment on a pu me laisser seul !! On va croire que je suis devenu paranoïaque, que c’est moi le taré, ptet bien... Mais l’inverse est aussi possible, il y’a certes peu de probabilités, mais les probabilités ça marche avec les carambars, les pots d’échappements, ou les tournevis, pas avec les humains. À part peut-être ces dégénérés d’ados, qui s’habillent en panneaux publicitaires, ou les vedettes de variet’, les groupies en chaleur, ou les maniaques de leur voiture. Bref, des notions d’hommes sans âmes, des esclaves au sens le plus extrême du mot, des esclaves volontaires. Je me demande où sont mes semblables, qui aimeront celui que je suis vraiment, à qui j’aurai pas à raconter des conneries, où des trucs vrais, mais incompréhensibles. Moi aussi, je suis un fêlé, comme tous les autres, je regarde le ciel, et je cherche le salaud qui nous a fait ça, je cherche celui qui à été assez con, ou assez vicieux pour nous mettre tous ensemble. Il croyait qu’on allait s’aimer ? Tout détruire ? Faire des orgies ? Prendre des drogues avant de se foutre en l’air ? Construire des buildings, acheter des poulets congelés ? Travailler pour enrichir des familles de trouducs ? Je ne crois pas qu’il y’ait quelqu’un, j’ai pas mal regardé, et même défoncé, j’ai jamais vu un vieux barbu. J’crois qu’on s’est encore foutu de ma gueule, on m’a fait une blague, et j’ai marché. Personne à part un homme, et je dirais même un tas d’hommes, n’aurait été assez fou pour nous laisser là ! Et putain, j’commence à flipper !

Publié dans Littérature

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