Économie souterraine

Publié le par Gregor

Ils ont tiré à bout 
Les nerfs du genre humain 
Accrochés à des chiffres 
Floutés les lendemains

Les entrepôts des songes 
De cartons en cartons 
On voit des gars qui plongent
Dans les hangars profonds

L’organisation se parachève 
Sur les miettes de nos envies 
C
’est tant de vies qu’on achève 
En promettant le paradis 

Et cet ouvrier sourit 
Mais comme l’ignore la jeunesse
Assise dans son fauteuil vernie
Elle songe à d’autres ivresses 

Les cartons lui viendront 
Pleins de cadeaux jolis 
Ils béniront à l’unisson 
Le système qui les nourrit 

Où des hommes accrochés 
À leurs deux tâches quotidiennes 
Vivent un enfer 
Cloués en file indienne  

C’est l’esprit à acquérir
L’esprit de sacrifice
A qui veut bien aller quérir 
Les myriades de l’artifice 

Aller éponger le chagrin 
Dans la bière chérubine 
Afin d’oublier les catins 
Qui dévalisent les vitrines 

C’est la vie lente 
En prix de vente 
Plaisir à l’aise 
Dans leurs foutaises

C’est l’économie de marché
Qui aime plaire et saliver 
Le long des rues incolores 
Où les pauvres gens picorent 

On fustige la fainéantise 
Ce drôle de refus volontaire 
D’aller danser sur de la braise
D’où fume l’écarlate bêtise

Aïe ! Comme brûlent ces épines 
Qu’on lance sous les pieds 
De celui qui fait mine 
D’être désintéressé 

On électrocute les désinvoltes
Dans leurs comas éthyliques 
Au moins n’ont pas vendu l’Afrique 
Mais on dira que c’est leur faute

Chômage et temps qui passe 
On a bien maquillé la Vérité
Et c’est toujours le dernier wagon qu’on détache
Et c’est toujours les premiers cons qui passent

Perdu, d’isolation 
Soleil, à l’abandon 
Mines d’aubépines au crayon 
Toussées par le charbon 
L’avenir suicidé 
Fais ce qu’il te plait 
Et le passé suscité 
Te demande pardon 

Publié dans Poésies

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