Le poids du réel

Publié le par Gregor

Dites-moi combien pèse la réalité ?
Quelques mots tirent d’un trait toute notre absurdité,
Mais ce sont nos plaies, nos douleurs,
Et cela qui l’écrit ? Sans l’appui de son cœur !

Combien est-il réel ce chien écrasé ?
Dans sa rubrique 100 000 sont morts durant l’été,
Avons-nous vu ses yeux et sa dernière pensée,
Vers qui iront nos plaintes, et nos jours terrassés ?

Nous ne pouvons nous plaindre éternellement,
Mais celui qui transforme l’insipide vérité,
Pour y vivre bien heureux, à l’abri, bien portant,
Sera-t-il fou un jour ? De se savoir trompé !

Combien de statues de sel,
De marcheurs anonymes,
Nous sentons leurs reflets,
Passer prés de l’abime,

Jamais nous ne voyons au-delà de leurs pas,
Des empreintes dans la neige,
Que le vent balaiera,
Un pathétique vertige, un ultime je t’aime,

Notre folie gangrène, pouvons-nous revenir, hélas !
Au temps perdu d’alors, où notre cœur s’envole,
Pouvons-nous repriser un peu de cette grâce,
Sans y perdre le monde, et en devenir fol ?

Car en cessant de croire, nous cessons d’inventer,
Alors viennent les faits, auxquels on se soustrait,
La vérité est faite, afin de cesser d’éprouver,
La vérité est faite, pour être rapportée,

Je vous prie de croire que ceci n’est que du délire,
Mais rappelez-vous enfin qu’on peut aisément dire,
C’est homme a perdu sa femme, ses enfants se sont noyés,
Mais irez-vous le vivre à sa place, pour en juger ?

Dès lors le monde est il un alignement de faits,
Une aiguille qui ricoche sur les fruits du hasard,
Un tambour qui s’abat et fait taire l’assemblée,
Qui êtes-vous, si vous perdez l’espoir ?

Et nous serons tous fous, le jour ou l’avenir cessera,
De nous jouer les louanges, des actes de bonne foi,
Si le doute s’empare, du futur qui s’éteint,
Irez-vous dire Amen, au rêve qui vous maintient ?

Mais bon sang qu’avons-nous fait de notre humanité ?
Est il encore des mots qui méritent d’exister,
Peut-on saluer quelqu’un sans rougir de pudeur,
Vous n’êtes pas celui-là, à qui j’achetais des fleurs,
Non ! Mon sourire est faux,
J’ai cessé de m’aimer,
J’aurai voulu… Mais Dieu que c’est idiot !
Je croyais… Mais il convient d’oublier,

Où vont les enchantements, les joies, les rires,
Étaient-ils partagés, et que voulaient-ils dire ?
Si l’on peut être expulsé d’un revers de la main,
Et se retrouver hors d’usage, du jour au lendemain,

Peut-on être un zombie, dans l’ignorance des autres,
À vouloir trop cacher, ce qui nous importe,
Voilà bien l’éphémère causerie des brebis,
Qui parle du soleil, quand le loup est parti,

Voilà leurs jours entiers de labeur insensé,
Mais rien pour apaiser, nos douleurs véritables,
Et pour le coup la vérité est bien embarrassée,
Au milieu des trajectoires de nos vies infernales,

Rien n’est beau, que ce qu’on ignore,
Rien n’est vrai, que ce que l’on accepte,
Rien n’est tendre que ce qui nous mord,
Rien ne ce sait, que ce qui s’ arrête…

Publié dans Poésies

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G
<br /> Patience... Le jour revient !!!!!<br /> <br /> <br />
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