Marx et Heidegger

Publié le par Grégor

Nos deux plus grand philosophes sont Marx et Heidegger.
Nous avons envie de dire Heidegger par les principes, Marx par les faits.
Heidegger parle bien de l’être-avec comme d’un existential fondamental de l’homme mais il en traite peu où alors d’une manière très négative avec la dictature du on par exemple (Certes la fürsorge est positive qui consiste à amener son prochain vers ses possibilités les plus propres), alors que Marx se concentre essentiellement sur notre être social, qui est tellement déterminant pour nous.
Certes, en principe, nous échappons à notre être matériel mais dans les faits notre possible est largement orienté par nos déterminations sociales.
Nous connaissons mal Marx.
Et ce n’est pas un hasard, appartenant à la classe bourgeoise, nous avons eu largement le loisir d’échapper au travail aliéné et nous avons pu nous réfugier dans notre libre individualité. Marx dans les faits a raison, nous sommes déterminés par notre situation sociale à défendre notre idéalisme libertaire, sans vraiment nous soucier des autres, et principalement des exploités.
La haute culture en principe n’est pas réductible aux conditions matérielles qui la rendent possible mais dans les faits elle l’est.
Ceux qui agissent pour changer la situation sociale, n’ont-ils pas le droit d’être admirés par nous, qui ne faisons que parler ?
Et si l’on pousse le raisonnement à l’extrême : devons-nous respecter la vulgarité ?
Les partisans de l’égalité, ceux qui veulent partager les richesses, n’ont pas besoin d’être très raffinés, ni d’une grande politesse, pour comprendre le sens de leur exploitation et entrer en lutte.
La vie parmi eux nous semble presque impossible. Pourtant factuellement nous vivons avec eux, dans une même société, où nous sommes tous interdépendants, même si nous ne les côtoyons pas.
Nous voyons qu’à des considérations purement factuelle, de lutte des classes, se mêlent aussi des considérations individuelles et que délaisser complètement ces dernières est bien difficile quand on a une certaine éducation. Les principes demeurent.
Enfin un point me semble crucial. Le monde est capitaliste. Il est devenu une seconde nature. Vouloir changer cet âge de l’être me semble presque aussi difficile que de changer les lois de la gravité. Et si l’on se met à vouloir faire des bonds lunaires, sans avoir modifié auparavant la gravité, nous n’arriverons à rien. C’est ainsi que les anticapitalistes marchent sur la lune tant que le monde est capitaliste. En même temps, si personne ne fait rien, rien ne changera.
Les exemples que nous avons, historiques, de mouvements politiques marxistes prouvent bien que tant que le monde est globalement capitaliste, il est impossible qu’un pays fasse sécession. Il ruine son économie et s’expose à la vindicte des états les plus puissants du monde. En admettant qu’une économie puisse vivre en autarcie, les grands états capitaliste ne l’accepteront pas : il ne faut pas que ça puisse marcher. D’ailleurs, nous avons des exemples d’indigènes qui vivaient en autarcie. De moins en moins. Qu’ils soient attirés par le confort de la vie moderne, où pillés et exploités sans merci.
Je connais mal ces questions et suis un marxiste de pacotille mais je trouve les principes assez simples. Il permettent de mieux comprendre ce que l’homme est factuellement. Ils élargissent considérablement la pensée principielle de Heidegger qui, si elle reconnaît l’être-avec comme concept existential fondamental, ne le développe pas autant que Marx.

Publié dans Philosophie

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