Alors nous vivons accrochés comme des ombres aux paroles, vains fantômes sans substance, vrais génies frottés à la lampe des grimoires, notre âme même qui vit et ne peut prendre forme, tout d'un coup, nourrie par l'aliment du Verbe enchanteur, se met, pantin sans fil, relié aux trames d'intrigues imaginées par un autre, à marcher, que dis-je ?, funambules dans l'air titubant des soirs inouïs !, véritablement possédés par cette alchimie merveilleuse, nous vivons, par le souffle d'un autre, notre seule existence possible... Quand le Livre se referme nous regagnons nos armoires.